A Deaux mi no
La quiétude habituelle de Deaux, ce village pittoresque situé à une dizaine de kilomètres d’Alès, a été en ce dernier dimanche du mois d’avril bouleversée par l’organisation de la 6ème édition des Traces de Deaux, une épreuve pédestre organisée depuis l’origine par l’association locale A Deaux Mi No véritable trait d’union entre les deauxois et les générations.
Pour preuve ils sont 180 à adhérer à cette association où règne une ambiance saine et détendue. Une association qui met sur pied des actions annuelles réalisées dans le milieu sportif, mais également artistique, culturelle, sociale et humanitaire.
Et dimanche tout ce petit monde s’était uni pour faire de cette journée sportive une réussite, malgré le temps pluvieux, qui donnait aux façades des habitations faites de pierres un petit air « tristounet », et au regard des 70 bénévoles une mine interrogative, par crainte de voir leur épreuve boudée.
Les coureurs sont venus, certes moins nombreux que l’an dernier, 180 adultes et une cinquantaine d’enfants, mais les plus courageux étaient là pour rendre hommage aux organisateurs et aux bénévoles. Parmi ces organisateurs dévoués, il y avait Brigitte Cusin et Jean Luc Roussel, ce sont eux qui sont à l’origine des traces de Deaux, une épreuve qui avait, et qui a toujours, pour vocation d’animer le village mais aussi de le faire découvrir, avec ses jolies maisons, ses jardins, ses petits sentiers solitaires et ses senteurs de la « Provence ».
A Deaux « migraine »
C’est sur deux tracés de 7km400 ou de 15km200 que se disputent les traces de Deaux, sur un parcours dominé par la garrigue, ici tout se passe sur des chemins sympathiques, vallonnés, et accueillants.
Mais voilà, ce tracé solitaire peut cacher quelques pièges, insoupçonnés, et l’un d’eux a été à l’origine de pas mal de soucis pour l’équipe organisatrice à une semaine de la date fatidique, une prise de tête à venir, et des migraines en perspective.
Ce circuit qui avait été validé par le passé, comportait un passage sur un chemin privé, et cette année le propriétaire des lieux a décidé de ne plus accorder de droit de passage.
Surprise, incrédulité puis inquiétude.
Que faire à présent si près du but ? La solution existe, elle est la, cachée sous la végétation, un petit chemin long de 200m, fermé depuis plus de quarante ans évite l’obstacle mais a l’évidence il ne sera pas chose aisé que de le remettre en service, les arbres, les ronces, les cailloux se sont appropriés le lieu.
La décision est prise, il n’y a pas d’autre solution, c’est la qu’il faut passer, il faut se retrousser les manches.
Tout le monde y a mis du sien, la Mairie de Deaux, la Mairie de Monteils et de nombreuses personnes qui se sont impliquées pour ce travail ou il a fallut manier la pelle, la tronçonneuse, et surtout déposer 40 tonnes de gravier 0/30 pour permettre un passage aisé aux concurrents. Chapeau à tous.
Cyrille Cominge, Deaux « minateur »
Un champion est passé par Deaux, tous les organisateurs unanimes, ont apprécié la gentillesse et la simplicité de Cyrilles Cominges, « c’est pour nous un cadeau que de voir arriver un coureur comme lui, sur une petite épreuve comme la nôtre, nous l’en remercions de tout coeur »
Pour en venir à la course, comme il l’avait fait une semaine plus tôt à la Vernarède, Cyrille s’est imposé sans coup férir sur le 15 kilomètre, dominateur du début à la fin, personne n’a tenté quoique ce soit face à cet extra terrestre, comme l’on surnommé certains signaleurs, pas même les coureurs du 7 km.
Au terme du tracé il s’impose dans le temps record de 50’09’’, une bonne préparation comme il se plait à dire avant ses prochaines échéances sur la montagne, ou il excelle.
Est il utile de rappeler que l’an dernier il avait pris la 3ème place du national, avant d’endosser le maillot de l’équipe de France pour le championnat d’Europe.
Côté féminines le record a été également battu avec Anne Marie Godin de l’ACN Anduze qui remporte la course en 1h07’28s.
Sur la distance la plus courte ce sont deux alésiens qui ont raflé la mise Cyril Buisson et Corinne Delorme.
Jean Paul à Deaux « micile »
Brigitte Maurin et Jean Paul Diet, sont unis dans la vie, mais également à la tête de la course de leur village, à force de volonté ils ont réussi à apporter une âme à une course que les coureurs apprécient. « Ici pas question d’argent, tout doit être fait pour le coureur, afin qu’il se sente bien sur notre épreuve » c’est ainsi qu’ils parlent d’une seule voie. « Dimanche à Deaux, tout a été mis en œuvre afin que la course soit une fête, une équipe souriante et accueillante, une remise de prix composée d’une très belle dotation, un tirage au sort à la hauteur de l’événement, une marquisette servie en apéritif pour le plus grand plaisir de tous et enfin un repas préparé par Régis (Fabre) un copain de l’ACA, un boucher renommé sur la région alésienne, qui nous a concocté cette année une superbe gardiane de taureaux »
Vous le voyez, nos amis sont contents car ils savent que les coureurs qui étaient encore présents à Deaux à 16h00 sont conquit par l’ambiance.
Mais dimanche à Deaux Jean Paul a de quoi être satisfait, lui qui a travaillé toute la semaine au débroussaillage, avait à cœur de mettre le short pour faire voir à ses copains d’Alès Cévennes Athlétisme que chez lui il était difficile à battre.
Il est vrai que chaque fin de semaine la bagarre règne au sein du club, lors des épreuves qui font parti du challenge des ACAsiens, dimanche à domicile, sur ses terres Jean Paul a mis tout le monde d’accord. Pascal, Olivier, Jean Marc, Patrice et les autres lui ont déjà donné rendez-vous pour une prochaine confrontation, ce sera à Anduze.
A Deaux de cheval…
Une nouveauté cette année sur le tracé, la fermeture de la course était effectuée à dos de cheval, avec quelques jolis quadrupèdes mis à la disposition de la course par Monsieur Baldi, une initiative appréciée et écologique.
A Deaux de mouton…
« À table, on a faim !» pouvait on entendre, l’heure était venue de se retrouver à table, pour un repas convivial, un moment attendu par tous, celui de la détente et de l’apaisement après une rude journée.
Mais il restait une touche finale à régler déterminer à qui irait le dernier lot du tirage au sort, un mouton à quatre pattes, jeunes de trois mois.
Il attendait son maître ou sa maîtresse en broutant sagement l’herbe de la pelouse, ne sachant pas avec qui il allait repartir.
Le billet de l’heureux gagnant en main, je me suis imaginé la scène, je le voyais promenant son animal de compagnie au centre de sa ville Anduze lors des longues nuits d’été, je le voyais déjà inculquer quelques notions de courses à pied à son nouvel ami, afin que celui-ci puisse l’accompagner sur ses nombreuses courses, je le voyais également déguisé en berger, lui qui a la faculté de changer de peaux chaque dimanche.
Si je vous dis qu’à l’Ermitage à Alès il était vêtu à la façon d’Astérix, si je vous dis qu’à Deaux il était habillé en clown, vous allez dire « mais oui, bien sûr, c’est lui Dédé Martel. »
Lui en entendant son nom n’en revenait pas, il semblait heureux, elle (la bête) en le voyant c’est écriée eh bêê, eh bêê, visiblement quelque chose de fort venait de se passer à Deaux.
A Deaux mille six…
Rendez vous incontournable du calendrier du mois d’avril, les traces de Deaux se dérouleront le dimanche 23 avril 2006, si vous avez apprécié l’accueil des Deauxois, faites passer le message, vous et vos amis y êtes cordialement invité.