Jeanine, Daniel, Michel livraient nous le savons tous les trois un terrible combat contre une maladie implacable qui ne leur a pas laissé d’autre choix que celui de la combativité et de l’espoir.
Mais ce matin nous sommes attristé à nouveau car notre famille de la course à pied est une nouvelle fois endeuillée, après le départ de Jeanine SERVILE, et de Daniel LEBOISSETIER c’est un autre ami qui s’en est allé.
Cette nuit, alors que nous savions ses heures comptées, Michel VIDAL est parti pour une destination inconnue.
Cette nuit ce n’est pas une personne de son entourage, ou un de ses amis qui l’a pris par la main, mais le destin qui lui a fait faire son dernier pas dans sa vie terrestre pour le guider vers un monde dit meilleur où sa bonne humeur le mettra j’en suis persuadé parmi les leaders du groupe de ceux qui sont partis avant lui.
Avant ce dernier pas, il en aura fait des milliers pour se prouver et pour prouver aux autres que l’on peu vivre avec un handicap.
« Dit René tu aurais vu ça comme c’était beau » c’est ainsi que Michel VIDAL m’interpellait de temps à autres pour me raconter ce qu’il avait vu sur une course.
Lui le non-voyant vivait intensément ses courses au travers des regards de ses accompagnateurs qui guidaient ses pas tous les dimanches. Il en a vu des paysages, des spectacles avec les yeux, de Pierre, Gilbert, Yves, Françoise, Jean Claude et tant d’autres qui ont pris plaisir à l’accompagner sur les bords d’une route, d’un chemin ou ailleurs.
Des dimanches de bonheur après ce terrible accident qui lui ôta la vue un beau matin.
Il avait son entourage, son épouse Virginie, ses enfants Isabelle et Nathalie et ses petits enfants qu’il aimait, mais il avait la course à pied, une véritable passion, qui lui permettait de se changer les idées et sortir ainsi de son habit de handicapé en côtoyant des amis avec qui il refaisait le monde le week-end venu.
En parlant de handicapé, je me souviens un jour dans son jardin, nous parlions de vannerie, il rempaillait des chaises dans sa cave, « Viens tu vas voir » me dit-il et nous voilà parti d’un bon pas vers son atelier ou il travaillait. Michel n’a eu aucune difficulté pour arriver sur son lieu de travail moi, privé de lumière, je suis resté sur place en attendant son aide !!!
Combien de fois l’ai-je entendu sur un podium, me dire ou dire à Clauze Razon, « il y a plus malheureux que moi, je suis en bonne santé, et c’est avant tout ce qui compte ! »
Une santé qui lui a fait défaut depuis 18 mois, lorsqu’en automne 2009 le mal est entré en lui.
Loin de se résigner, comme à son habitude il a fait front.
Un genou au sol, il s’est relevé, en attendant des jours meilleurs.
Nous l’avons vu, certains dimanches, au départ d’une course malgré la souffrance, une souffrance qui se faisait muette.
Car Michel n’était pas expansif de ce côté-là, vous pouviez lui parler de tout, mais il ne se laissait jamais aller à se plaindre, au contraire c’est lui qui vous encouragez lorsque vous vous trouviez en difficulté, il aimait avant tout la vie, même si celle-ci lui avait joué un sacré tour, en le privant de la vue.
Ce qui faisait sa force, c’est son sens du contact « il aurait fait parler un mur » et courir au côté de Michel était autant de pas qui s’accumulaient en égrenant une conversation, il n’était jamais avare de paroles.
C’est cela que nous garderons de lui, sa facilité à nouer le contact, sa gentillesse permanente et son éternelle bonne humeur accompagné d’un sourire que nous avons été beaucoup à apprécier durant toutes ses années que nous avons été à ses côtés le dimanche, ou en semaine lors d’un entrainement.
A présent nous ne le verrons plus au milieu d’un peloton avec son maillot d’Alès Cévennes Athlétisme, ou déguisé selon l’humeur de la course.
Mais si la vie est meilleure ailleurs, si elle est plus douce, moins cruelle, peut être d’où il est, il pourra voir de ses yeux celles et ceux qui l’ont accompagné pendant des années, arpenter à présent les routes en solitaire.
Ceux qui ont eux le plaisir de côtoyer Michel, s’associeront sans l’ombre d’un doute, aux plus sincères condoléances que nous présentons à toute sa famille.
C'était à Ceret, déguisé pour faire la fête, ici avec Mariel Line, Françoise, Odette et Bernadette
Les obsèques de notre ami, se dérouleront samedi 7 mai en l'église de Mons à 10h00, ils seront suivis de l'inhumation dans le caveau familial du cimetière de Mons.
C'était à Cendras il y a quelques années, Michel était accompagné de Gilbert