Qu'est qu'il faisait bon hier sur le Mont Lozère à 1425m d'altitude, que ça faisait du bien d'être à l'abri de la forte chaleur d'Alès.
Hier effectivement nous étions en Lozère, au Mas de la Barque plus exactement pour l'arrivée du Sentier des Bouzèdes, une course à part sur le calendrier des courses hors stade, une course faite pour les costauds de la grimpe, une course faite pour les amoureux de la nature.
11km700 entre Génolhac et le Mas de la Barque, 11km700 de plaisir.
9h00, les coureurs au nombre de 111 sont sous les ordres du Maire de Génolhac Henri Galinier, pour un périple de 11km700 sur un tracé champêtre situé en plein Parc National des Cévennes, un tracé pentu ou le genêt, la bruyère, les airelles se partagent le terrain au milieu d’un environnement ou le schiste règne en maître. Un territoire offert aux compétiteurs du Sentier des Bouzèdes.
Génolhac, situé sur la voie Régordane, est un charmant village où il fait bon vivre. Un lieu paisible ou il fait bon flâner, ou il fait bon randonner… Pour se faire, de nombreux sentiers de randonnées permettent de découvrir ses alentours en toute simplicité, son patrimoine, ses paysages extraordinaires ou se mêlent le chant des cigales, à celui des petits ruisseaux tapis à l'ombre de la châtaigneraie.
9h00 et quelques secondes le départ vient d’être donné, la course commence à s’étirer, c’est Cliff Sooben qui a décidé d’emmener la course sur les premiers hectomètres.
A peine 300 mètres passés, la course s’élève déjà, le visage collé au bitume les coureurs progressent, le souffle commence à devenir cour, haletant, chaque coureur à son rythme tente de trouver l’allure idéale afin de ne pas trop se brûler les ailes d’entrée.
1km400, le premier ravitaillement arrive déjà, un soulagement pour beaucoup, c’est là que le bitume cède la place à la draille, c’est là aussi que déjà Franck Lelut prend la direction de la course.
À l’abri du soleil, les hectomètres se succèdent, les coureurs continuent leur ascension du Mont Lozère, ils sont à la recherche de la moindre parcelle de pente moins sévère mais celle-ci ne vient pas.
3km800, les coureurs sont à présent à Tourèves, la dernière traversée de la départementale 362 qui mène au Mas de la Barque vient d’être franchie et tout à coup tout s’illumine, fini l’ombre protectrice des arbres à présent c’est le Mont Lozère dans toute sa splendeur qui offre aux concurrents ses paysages granitiques et rudes, le soleil tape sur ce sol ou le genêt règne en maître au milieu d’énormes blocs de granits dont certains semblent suspendus.
Devant Franck Lelut progresse, Les terribles lacets annonçant le hameau des Bouzèdes sont arrivées, les cailloux roulent sous les pieds, un petit regard par-dessus l’épaule permet d’admirer le paysage et d’apercevoir au fond Génolhac quitté il y a peu. Une nouvelle clôture vient d’être franchie, les cailloux cèdent la place à un monotrace bordé de genets, Franck est à 800m du Hameau.
7ème kilomètre 500, la famille Madier est là, depuis 1994 ce sont eux qui assurent un point de ravitaillement au hameau des Bouzèdes un lieu chargé d’Histoires avec un grand H. Les Camisards y ont élu domicile durant la guerre de persécution des protestants, bien des années plus tard durant la guerre 39-45, les Maquisards y ont trouvé refuge de janvier à mai 1944.
8km800 la dernière clôture vient d’être franchie.
8km800 à ce niveau les coureurs auront avalé un peu plus de 800m de dénivelé.
Franck est alors à l’altitude 1282m, il ne reste plus dès lors qu’à peine 3km avec un « petit » dénivelé de 143m.
La pente sévère s’est effacée, il faut relancer la mécanique, pour tenter d’accélérer sur une portion beaucoup plus roulante.
Après 1h05’48’’ d’effort Franck Lelut franchi la ligne d’arrivée en première position, comme en 2011, comme en 2012, mais cette année à cours de condition physique Franck avouera avoir beaucoup plus souffert.
Plus tard à la 20ème place c’est Vera Soukhova qui termine après 1h22’49’’ d’effort.
Le premier homme et la première femme sont les même qu’en 2012, l’an dernier il pleuvait, cette année la chaleur était là.
Parmi les arrivants, il y a les coureurs de Massilia Marathon "les marseillais", le président Michel Parra est tombé amoureux de ce site, il a promis que dans quelques semaines un groupe de provençaux y reviendrait en stage.
Les records ne sont pas tombés, thierry Pantel vainqueur en 1995 garde le meilleur temps du parcours en 56’15’’ tout simplement impressionnant, Isabelle Guillot en 2002 a réussi à accéder au Mas de la Barque en un peu plus d’une heure dix, 1h10’19’’ fabuleux !
Pendant que les participants récupèrent de leur effort à la table de ravitaillement, une clameur s’élève Denis Alcade arrive il termine en 1h51’25’’ Denis fêtera dans quelques semaines ses 80 printemps il termine avec un sourire qui en dit long sur sa satisfaction d’être au côté des ses amis coureurs.
En écoutant les diverses conversations tous s’accordent à reconnaître la qualité des bénévoles sur le parcours… Bientôt ce sera la remise des prix. Mais il reste quelques participants.
Il est 11h24’02 seconde, la course se termine, le dernier coureur arrive, de loin le plus applaudi, il y a un peu plus de deux heures qu’il est parti de Génolhac, 2h24’02’’ très exactement, c’est Gilbert Berthomieu qui arrive, un Gilbert souriant, un Gilbert de 83 ans.
Qui a dit que la course à pied ne conservait pas !