Quand je regarde au dessus de mon épaule j’ai pas mal de regrets.

Mais il y en a un que je n’ai pas, je ne dois rien à personne, mis à part à mes parents.

Si parfois j’ai eu des coups de gueule c’est parce que je les trouvais légitimes et je ne regrette pas d’avoir blessé qui que ce soit je suis droit dans mes baskets.

Il y a une raison en cela, j’ai été un enfant et j’ai grandi dans le respect des règles et des autres, c’est ce que m’ont inculqué mes parents.

Des parents pour qui j’ai toujours eu le plus grand respect, car ils ont été là lorsque j’étais petit il m’ont aidé à devenir un homme, ils m’ont soigné lorsque de temps à autre je tombais malade, ils m’ont soutenu lorsque j’avais des difficultés et ils m’ont remis en place lorsque je ne suivais pas le droit chemin.

Alors oui j’ai un profond respect pour eux, qui travaillaient tous les deux pour que nous ayons le meilleur. Le meilleur il y a 45 à 50 ans ce n’était pas le téléphone portable, ce n’était pas le dernier modèle de la tablette, ce n’était pas les fringues de marque, mais c’était un cadeau choisi en fonction de nos goûts et en fonction de leur possibilité financière, des cadeaux offerts à l’occasion de nos anniversaires ou pour Noël.

Mon père rigoureux comme le militaire qu’il était, était une personne attentive, qui a fini sa carrière professionnelle à Alès au Centre Hospitalier, il nous a quitté un jour de juin 2008 après avoir fait un AVC dans mes bras lorsque j’étais venu l’aider à se relever.

Ma mère aide soignante travaillait la nuit pour pouvoir s’occuper de ses quatre enfants et durant la journée, entre le ménage, la lessive, le repassage, la préparation des repas, elle arrivait à trouver quelques petites heures pour se reposer et de mémoire de cinquantenaire il ne me semble pas l’avoir entendu se plaindre sur son sort.

Elle aimait sa famille et elle aime ses enfants, elle aimait aussi son travail auprès des malades des hôpitaux ou des cliniques où elle a travaillé durant toute sa carrière.

Quand je regarde la jeunesse d’aujourd’hui, elle me semble désabusée, c’est vrai que nos enfants ont tout très vite, beaucoup trop vite, et que le fait de leur dire NON semble être un acte indigne d’un parent.

Mais malheureusement la vie est ainsi, elle s’est emballée à la fin du siècle dernier, entraînant peut être dans son sillage ce qui restait des règles que les générations précédentes avaient transmises à leurs héritiers.

Lorsque nous étions jeunes, nous nous amusions d’un rien, nous étions toujours dehors avec nos copains pour jouer aux billes, pour taper dans un ballon, pour aller à la pêche.

À présent un enfant de 10 ans doit avoir le dernier modèle de portable à la vogue et s’enferme désespérément dans sa chambre à la recherche d’amis virtuels qui n’ont de cesse de tchatcher pour se raconter n’importe quoi pour être dans le vent, dans l’air du temps.

Les temps changent, les modes de vie aussi, la cellule familiale n’est plus ce qu’elle était avec la multiplication des familles recomposées, mais ce je ne tolère pas, c’est l’indifférence d’une mère vis-à-vis d’un de ses enfants ou l’indifférence d’un enfant par rapport à son ou ses parents.

Dans la plus grande partie des cas avoir un papa, une maman, c’est une bénédiction, et ne pas respecter l’un ou l’autre c’est une blessure profonde qui gardera des traces toute la vie.

Aujourd’hui, les jeunes donnent le sentiment qu’ils ignorent tout du sentiment de remord, de culpabilité, de repentir pour les actes et les paroles blessantes qu’ils ont pu dire ou commettre ; Tout est normal et ils ne supportent pas la moindre frustration.

Avant nous marchions ou  prenions le bus pour nous rendre à l’école, aujourd’hui ce sont les parents qui doivent « obligatoirement »  conduire les jeunes,  nonobstant toute la facilité que les jeunes ont aujourd’hui à se déplacer à leur guise ; avant nous déjeunions à la cantine aujourd’hui, les parents doivent financer les repas extérieurs des jeunes car  « c’est  la honte » d’aller à la cantine même si le repas y est bien plus équilibré qu’au mac do.

Avant, une punition de  sortie ou autre  n’avait rien de grave c’était normal cela permettait une remise en question de notre comportement, aujourd’hui c’est un acte à la limite du répréhensible envers  les parents…

Lorsque nous nous comportions mal et qu’à l’école nous étions punis, nos parents n’hésitez pas à nous réprimander, à nous mettre un coup de pied au cul, ou une gifle, à présent un parent qui se laisserait allé à donner une gifle çà son enfant risque de se retrouver devant un tribunal si par malchance celui ci porte plainte.

Avant Noël était une fête de famille, de rassemblement, d’échanges, de chaleur, de retrouvailles autour d’une jolie table, mais ça … c’était avant …

Aujourd’hui, Il y a une différence entre avant et aujourd’hui  qui n’a rien à voir avec un conflit de génération : c’est pire, c’est une absence et une perte  de repère, c’est  la disparition de la famille et de ses règles.

J’en termine avec ce tableau noir.

Des enfants j’en vois beaucoup, tous ne sont pas ainsi, mais je me suis senti poussé par l’obligation de dire ce que j’avais sur le cœur suite à quelques faits récents, on ne refera pas le monde, le monde continuera à avancer bien après moi, bien après nous, mais le respect doit rester, doit primer. On ne peut pas s'indigner du décès de Monsieur Mandela et ne pas respecter l'autre, ne pas respecter les siens. C'était l'un des messages forts de ce Monsieur qui vient de nous quitter.