Search  Français (France) English (United States)
Saturday, May 18, 2024 ..:: News ::.. Register  Login
Calendrier des Courses Hors Stade Gardoises 2018

Current Articles | Categories | Search | Syndication

Le Mesurage des courses pédestres, source de reflexions.
Posté le Sunday, January 28, 2007 par René Reboul :: 5359 Vues :: 3 Commentaires :: Article Rating :: Les Echos des Courses sur Route  

Est-ce que la distance est exacte? Y a-t-il vraiment la distance? Des questions qui reviennent presque inévitablement, comme une rengaine, le samedi ou le dimanche sur l’une ou l’autre de nos belles épreuves pédestres. Le coureur aime se faire plaisir en parcourant les chemins et les sentiers de nos départements, mais il aime aussi l’exactitude des données qui lui sont transmises, une raison de plus pour ne pas le décevoir. Sur un numéro précédent du Temps Course Magazine, Rémy JEGARD vous a parlé, du chronométrage, cette fois je vais vous présenter, sans aller au fond du sujet, le mesurage avec la méthode de la Bicyclette Calibrée.

 

La vie d’un coureur est dirigée par une série de chiffres qui lui permette de se distinguer selon certains critères. La série de chiffres qui la première entre en jeu est la suite qui détermine l’année de naissance d’où découle la catégorie dans laquelle chaque individu pourra se situer par rapport à ses semblables. La deuxième série sera déterminée par l’organisateur qui attribue à chaque concurrent un numéro de dossard, un laisser passer pour pratiquer une discipline, réglementée sans trop de rigidité, et attrayante en de nombreux points.

Ensuite nous entrons dans la partie la plus sensible, avec une série de chiffres qui les uns derrière les autres donne une valeur fondamentale pour chaque athlète la distance à parcourir sur la course du week-end ou il est venu se mesurer à lui-même, à ses amis, à son chrono.

Parlons chrono, les chiffres vont se succéder pour s’allonger, seconde après seconde, la lutte contre le temps est engagée entre deux points A et B, une fois la ligne d’arrivée franchie le verdict tombe avec une agréable surprise ou une terrible désillusion. Enfin une dernière série va intervenir, elle sera le fruit d’une combinaison entre les valeurs dont je viens de parler, la distance et le chrono final, cette série de chiffres, au combien précieuse pour chaque coureur, se nomme la moyenne horaire.

Il est évident que pour une distance donnée, moins le temps sera long, plus la vitesse sera rapide, ce qui implique une définition exacte de la distance, un facteur souvent négligé par méconnaissance.   

 

Des méthodes plus ou moins fiables

 

Plusieurs méthodes sont employées pour déterminer la distance, si la roue de géomètre est l’une des méthodes les plus répandues, elle peut entraîner des erreurs non négligeables pouvant atteindre 200 m sur un 10 km. Ensuite viennent les mesurages enregistrés par un compteur placé sur un cycle, cyclomoteur, ou VTT, avec ce procédé les résultats enregistrés sont très variables d’un relevé à l’autre et peuvent entraîner des erreurs importantes de l’ordre de 300m sur un 10 km. Enfin la dernière méthode, employée par les moins courageux, consiste à déterminer grossièrement la distance assis au volant de sa voiture dans ce dernier cas je ne m’étendrai pas sur la précision du relevé enregistré. Lors de la détermination de la distance, une autre donnée entre en ligne de compte, l’exactitude du tracé.

Il est aisé de comprendre que la détermination exacte du tracé qu’empruntera le coureur qui parcoura par économie la trajectoire la plus courte est l’un des critères qui influe sur la véracité du relevé, ce qui impose lors du mesurage une connaissance parfaite du circuit, et une détermination exacte des moyens qu’il faudra mettre en place le jour J, pour éviter que le peloton ne coupe un virage, une place, si toutefois cela n’a pas été fait l’ors de l’évaluation de la distance déterminée par le mesureur.

 

Le compteur « Jones »

 

Parmi les méthodes employées citées précédemment, aucune ne donnent suffisamment de précision pour déterminer la longueur d’une épreuve avec exactitude, elles sont bien sur à proscrire pour l’homologation des distances officielles et ne seront employées par l’organisateur que pour un repérage préliminaire, pour dégrossir le travail de l’officiel.

Selon les règlements généraux de l’IAAF, pour une distance officielle annoncée, quelle soit un 10 km, un semi marathon ou un marathon, la précision du relevé doit être de l’ordre de 0,1%, ce qui pour une distance de 10 kilomètres donne une erreur maximum autorisée de 10 m. Cette précision ne peut être atteinte qu’avec la méthode de la bicyclette calibrée procédé unique utilisé par tous les experts IAAF, pour le mesurage des courses sur route, qu’elles se déroulent en Languedoc, en France ou sur l’un des cinq continents.

 

Principe :

 

Sur un vélo ou un VTT un petit appareil mécanique est installé sur la roue avant de la bicyclette le compteur « Jones ». Une fois en position, à chaque tour de roue le compteur numérique avance d’une certaine valeur, ce nombre de chiffres s’appellent des pulses. Le nombre de pulses déterminés pour une distance précise varie d’une bicyclette à l’autre selon le diamètre de la roue, le gonflage de la bicyclette, la température extérieure, le poids du mesureur, son aptitude sur l’engin et la qualité du revêtement du sol car le moindre écart au niveau du guidon se traduit par une augmentation du nombre de Pulses.

De ces constats il est facile d’en déduire que chaque mesureur est unique, et qu’il sera nécessaire et indispensable d’étalonner avec précision le compteur le jour du mesurage, sur une base d’étalonnage fiable.

 

Détermination d’une base d’étalonnage :

 

En premier lieu la base d’étalonnage doit se situer dans un rayon de 20 km autour de l’épreuve à mesurer, et pour éviter de surcharger la journée de mesurage il est préférable si cela est possible d’établir la base au préalable.

Sans entrer dans le détail, une base détalonnage est une ligne droite tracé au sol à l’écart de la circulation (autant que possible) sur une distance comprise entre 500 et 1000 m, il m’est arrivé de la faire plus courte car il n’y avait pas d’autre solution mais la distance la plus couramment utilisée est 500 m.

Entre 2 points A et B est reporté un certain nombre de fois la valeur d’un ruban métallique Stanley selon la distance de la base (pour une base de 500m il y aura dix reports). Ensuite le tracé est effectué en sens inverse de B’ vers A’ (un décalage d’un mètre est fait avec B pour déterminer B’), en final un décalage peut survenir entre B B’ (1 mètre) et A’ A (en théorie un mètre mais en pratique parfois différent de quelques millimètres ou centimètres), La valeur de la longueur B’ A’ sera établie ainsi: AB – 1m + A’A.

De ces deux valeurs maintenant connues (AB=500m et B’A’) il sera fait une moyenne, puis un Facteur de Correction Thermique du à la dilatation du ruban métallique employé sera appliqué (coefficient qui varie selon la température extérieure FCT= 1 + 0.0000116 * (T° - 20))  et la base pourra être ainsi positionnée avec exactitude et certifiée par l’officiel fédéral entre le point A et un point F qui tient compte des différents paramètres évoqués ci dessus.

Les points de référence seront alors cloutés, le calibrage de la bicyclette pourra alors se faire.

 

 

mesurage.jpg

 

 

Etalonnage de la bicyclette :

 

Une fois la base d’étalonnage tracée, il conviendra d’étalonner la bicyclette. Pour cela il faudra effectuer un Pré Etalonnage avant le mesurage proprement dit de la distance de course, puis un Post Etalonnage, une fois le circuit mesuré.

Principe: Dans les deux cas, le centre de la roue sera positionné sur le point A de la base d’étalonnage, et une lecture du compteur numérique sera effectuée et enregistrée par écrit, ensuite le mesureur parcoura toute la longueur de la base (déterminée par la méthode ci-dessus) afin de rejoindre le point F puis à nouveau il relèvera la nouvelle valeur du compteur.

Il va de soi que pour enregistrer une valeur exacte il est utile d’avoir une allure constante, sans à-coup au niveau du guidon.

4 relevés seront nécessaires lors du Pré Etalonnage, ensuite 4 autres seront enregistrés pour le Post Etalonnage.

 

Exemple de relevé sur une base de 500 m :

Sur la 1ère  colonne valeur du compteur au point A

Sur la 2ème colonne valeur du compteur au point F

Sur la 3ème Soustraction  colonne 2 – colonne 1

Sur la Ligne 5, Total des 4 soustractions

Sur la Ligne 6, Moyenne (Total des 4 soustractions divisé par 4)

 

Exemple de Pré Etalonnage :

 

675555

680126

4571

680126

684696

4570

684727

689298

4571

689321

693892

4571

 

Total

18283

 

Moyenne

4570.75

 

A la vue de ce résultat sans trop entrer dans le détail, il apparaît tous les 500 m accomplis, la valeur du compteur aura augmenté de 4570.75 pulses

 

Mesurage du circuit : 

 

Nous voici enfin dans la phase finale celle qui intéresse l’organisateur, la détermination de la distance de son circuit. Pour cela le mesureur et les organisateurs devront mettre au point des stratégies en fonction de la complexité du tracé, et des difficultés qu’ils rencontreront dans l’exercice de leur fonction. L’officiel effectuera le tracé en condition de course réelle c'est-à-dire parfois en contre sens de la circulation.

Récemment à Alès afin de re-mesurer le tracé des Foulées du Grand Alès les Officiels ont été convoqué à 6 heures du matin, avec comme protection 2 véhicules de l’organisation, 2 motards de la Police Municipale et un véhicule de la Police Municipale avec un gyrophare, la mesure des relevés a été en partie effectuée en contre sens de la circulation avec un arrêt total des véhicules au passage des Officiels juchés sur leur vélo.

Sur la stratégie à adopter lors du mesurage l’officiel devra prévoir des points de repère intermédiaires en cas de boucle et en fonction de la complexité du tracé, mais la aussi je ne m’étendrai pas sur le sujet.

Comme nous l’avons vu plus haut, il ne peut y avoir + de 0.1% d’erreur sur une distance donc il faut des éléments de comparaison.

Pour comparer si l’officiel est dans la norme, soit il lui faudra effectuer 2 fois le relevé du tracé du circuit, soit un autre officiel effectuera l’ensemble de la méthode puis ensuite ils compareront les résultats de leur mesure unique relevé sur le tracé du circuit.

 

Le mesurage se fera en relevant la valeur du compteur au point X (qui peut être le départ) puis à nouveau au point Y (qui peut être l’arrivée).

Dans l’exemple qui suit il n’y a qu’un seul officiel :

 

Exemple : Relevé N° 1 sur le circuit à parcourir en course

                                                                                

095247

196722

101475

 

 

Exemple : Relevé N° 2 sur le circuit à parcourir en course

                                                                               

200021

301523

101502

 

Post Etalonnage :

 

Une fois les relevés effectués, il convient de faire le Post Etalonnage, sur la base d’étalonnage.

 

Exemple de Post Etalonnage :

 

813417

817989

4572

837959

842532

4573

872562

877132

4570

889321

893893

4572

 

Total

18287

 

Moyenne

4571.75

 

Constante du jour :

 

Avec les deux Moyennes déterminées après le Pré étalonnage et après le Post étalonnage on pourra en déduire une constante qui ne sera valable que pour le mesurage effectué ce jour même.

Calcul de la Constante du Jour : (Moy Pré + Moy Post) / 2 * 1001 / 500

1001 étant un facteur de correction.

Dans notre cas la constante du jour sera de :  4570.75 + 4571.75 / 2 * 1001 / 500

Soit :  9151.642 Puls par 1000 m accompli

 

Calcul final :

 

Relevé N°1 :       1000 / 9151.642 * 101475 =   11088 m 173

Relevé N°2 :   1000 / 9151.642 * 101502 =       11091 m 123

0.1% d’erreur correspond à approximativement 11 m donc ici le mesureur est fiable

Dans le cas contraire il lui aurait fallu refaire un 3ème relevé !!!

 

De ces deux mesures ont garde la plus petite arrondie au décimètre inférieur.

Le circuit ainsi mesuré fera : 11088 m 10

Ensuite il faudra clouté le départ et l’arrivée pour le figer, et rédiger un document précis pour le faire certifier.

 

 

Comme vous venez de le voir, le mesurage ne doit pas être pris à la légère, sur cet exemple j’ai simplifié au maximum le tracé, en considérant entre autre que le circuit ne comportait qu’une seule boucle avec une ligne de départ et d’arrivée commune.

 

Temps indicatif pour le mesurage des 10 km à Alès :

Réalisation de la base d’étalonnage                                                                                     2 h 00

Réalisation du document à transmettre au certifieur de l’Inter région                1 h 00

Procédure totale de mesurage avec pose des clous Départ et Arrivée                 4 h 00

Réalisation du document final à transmettre au certifieur de l’Inter                    2 h 00

 

Les Kilomètres :

 

Souvent après mesurage et certification d’une mesure précise il demeure un doute, et ce trouble apparaît lorsque le coureur regarde son chrono aux kilomètres indiqués.

Plus haut j’ai parlé des erreurs qui surviennent avec l’utilisation d’une roue de géomètre, et bien souvent lorsqu’il y a doute sur la distance cela vient du fait que le mesurage a été effectué selon les critères de l’IAAF mais que les kilomètres intermédiaires ont été déterminés à la roue de géomètre, la solution idéale est encore de les positionner avec la bicyclette calibrée.

 

Les Officiels formés par la Fédération sont fiables, vous pouvez leur faire confiance pour la détermination de la distance de vos épreuves pour avoir leur coordonnées, rapprochez vous de la Commission Départementale des Courses Hors Stade de votre Département.

Ces mêmes officiels ont également un rôle de contrôle lors des épreuves à Label FFA, mais ça c’est une autre histoire.

 

Pour répondre un peu plus aux interrogations sur le mesurage, j’avais gardé dans un coin l’adresse d’un site qui retrace l’historique du mesurage par la méthode de la bicyclette calibrée, (seule méthode autorisée au niveau international) et qui dans le détail présente son déroulement.

Et oui j’entends, je lis « Méthode archaïque »… « À l’heure du GPS » …mais le GPS ne prends pas en compte la négociation d’un virage, la trajectoire idéale, le franchissement d’un trottoir… Même s’il faut vivre avec son temps, il y a des méthodes qui ont fait leurs preuves… Et que ce soit le Marathon de Paris, de New York, d’Amsterdam, tous sont passés au verdict du petit compteur mécanique.

Dans le cas d’un mesurage comme à Garons ou tout autres épreuves mesurées par la méthode de la Bicyclette Calibrée, un juge formé, venu de Bretagne ou du Nord de la France retomberait à coup sûr (à quelques centimètres près) sur les mêmes résultats que ceux définis par l’officiel régional.

Lorsque nous avions mesuré les Foulées du Grand Alès initialement avec Gilbert AUSSEL, nous avions défini le départ et l’arrivée pour une distance officielle de 10000m. Quelques mois plus tard, avec l’obtention du championnat de France (qui s’est déroulé en 2000), le circuit fût (c’est une règle) remesuré par Pierre MOURNETAS, juge International, au final entre les données initiales et celles relevées par Pierre il y avait 30 cm d’écart !!!

Ici le document de Pierre CALENGE

 

 

Commentaires
Par Alain Planud @ Tuesday, January 30, 2007 5:18 AM
effectivement, chacun a pu constater des distances totales parfois fantaisistes, surtout sur des parcours techniques où il n'est pas facile de faire juste mais il faut s'en accomoder.
par contre sur des épreuves à label qualificatives, il arrive que l'on rencontre le même problème et là c'est pas très normal, surtout quand on a l'habitude de courir au chrono et que l'on constate d'un km à l'autre des écarts injustifiés. ce fut le cas en 2006 au Pontet pour un 10 qualificatif avec des coureurs de talent et pourtant à l'arrivée seulement 2 sont entrés dans les 34 mn, d'où de nombreuses interrogatiions pour bon nombre de coureurs qui veiant là pour une qualif. que l'on soit dans les 30mn ou dans les 40 ou 45 on sait quand même ce que l'on vaut sur une distance officielle, et de gros écarts de temps importants n'ont pas lieu d'être.
Mais comment font-ils quand on sait tout le mal que se donnent les officiels pour le mesurage. je parle en connaissance de cause puique j'ai aidé l'officiel à mesurer notre 10km de Raphèle qui nous a pris quand même 2 grosses 1/2 journées et croyez-moi il fallait bien ça. Merci au passage à cet officiel, en l'occurence, Stéphane Marino, avec qui on a sympathisé et avec qui on a clouté officiellement du 1er au 10è km. Donc si vous cherchez une reference sur un 10km venez à Raphèle le 24 juin prochain. Mais il y a bien d'autres 10km qui sont tout aussi fiables. par contre sur les épreuves non officielles, il faut s'en remettre aux organisateurs pour qu'ils trouvent le moyen pour nous offrir un mesurage des plus correctes pourla distance totale mais aussi pour les km.
à bientôt
Alain Planud

Par reboul @ Tuesday, January 30, 2007 9:50 PM
Pour ceux que ça intéresse, en bas de l'article sur le mesurage, j'ai ajouté une petite note complémentaire avec un lien sur un site qui aborde le mesurage, à lire.

Par waerts alain @ Monday, February 05, 2007 11:30 PM
Voila un moyen de relancer la piste et la tout est juste distance chrono rythme pas de virage coupé pas de cotes.
Je ne vois pas d'inconvénient majeur a faire un ou deux 10000m par an pour ce qualifier.Ds les championnats la distance est souvent juste.Alors tous vers la piste la est la véritable capaciter de l'athlète et plus de discution stérile.Ce n'est qu'une suggestion mais elle vaut la peine d'etre envisager.
Alain Waerts

Name (required)

Email (required)

Website

Enter the code shown above in the box below

     

(c) Cévennes Sports 2004-2009   Terms Of Use  Privacy Statement