Alès et son passé récent

Le Pont de Resca sur lequel sont passés les coureurs, débouche sur un rond point qui porte en son centre un mineur, quelques foulées plus loin ils ont emprunté le Faubourg de Rochebelle, l’un des quartiers les plus vivants de la ville au début du siècle dernier lorsque la mine à Alès procurait du travail pour tous.

Actualité oblige en levant la tête le Mont Ricateau, symbole de ce passée minier est là, dominant la ville, en contre bas le crassier de Rochebelle se consume doucement mais le charbon incandescent est extirpé du sol puis noyé depuis ce jour de l’été ou une main malveillante a allumé un brasier au cœur de la cité.

En longeant ce cours d’eau calme qu’est le Gardon, les coureurs qui liront ces quelques lignes auront peut être des difficultés à s’imaginer que deux ans plus tôt ses eaux tumultueuses avaient envahi la ville au point de causer d’énormes dégâts, Après le premier kilomètre de course est arrivé le pont Neuf, un édifice qui était recouvert par l’eau un jour de septembre 2002.

Mon premier est le feu, mon second est l’eau, mon second neutralise le premier, mais mon troisième attise mon premier et assèche mon second quel est-il ? Le vent, le mistral. Et en ce jour d’automne il s’est invité, perturbant les objectifs des uns, les raisons d’espérer des autres et les chronos de tous. Résultats les records ne sont pas tombés, ils resteront encore pour une année de plus accrochés aux baskets d’El Hassan LAHSSINI qui en 1996 avait bouclé l’épreuve en 28’32’’ et d’Irina POUPAZA qui avait remporté la course en 1998 dans l’excellent chrono de 33’16’’.

Les Foulées du Grand Alès

Quelle journée, plus de 700 coureurs pour une matinée folle ou petits et grands se sont retrouvés pour participer aux 17èmes Foulées du Grand Alès organisées par Alès Cévennes Athlétisme avec le soutien de quelques 120 bénévoles, rien que cela et des partenaires incontournables la Communauté de Communes du Grand Alès, la Mairie d’Alès et ses employés municipaux et Hyper U.

Mais voilà la fête aurait pu être encore plus belle, car en ce dimanche 14 novembre la capitale cévenole a vécu ses foulées 2004 avec des conditions climatiques très difficiles, sous les coups de boutoir d’un violent mistral, et par une température plutôt fraîche.

Résultats de nombreux coureurs inscrits, qui reconnaissent les vertus du tracé alésien pour réaliser un chrono, ont déclaré forfait, dommage.

140 dossards non retirés, du jamais vu. Si le vent n’avait pas balayé les rives du Gardon il y a fort à penser que cette épreuve 2004 serait entrée dans les annales des Foulées avec plus de 700 coureurs sur le seul 10 km.

PAULSEN une première victoire

Pour la 3^ème année consécutive, Kévin avait invité son ami, et pour la 3^ème année Eric DUBUS le Bordelais a fait souffrir le peloton. Ancien champion d’Europe en salle sur 3000 m, détenteur de plusieurs titres de champion de France, Eric avec son imposante carrure a imprimé contre le vent un rythme soutenu dès les premiers hectomètres de course. Il aura fallu attendre la mi-course pour voir la physionomie de l’épreuve changer, c’est à ce moment là que Kévin PAULSEN, bien en jambe, a décidé de se porter au côté de son copain pour tester le petit groupe d’une dizaine de coureurs encore uni. Une unité qui allait être mis à l’épreuve un kilomètre plus loin, par une attaque sèche de l’alésien à laquelle Eric répondait, accompagné du Lyonnais Cédric FOULQUIER et du Montpelliérain David LAGET.

Mais petit à petit, l’allure soutenue établie par Kévin, allait avoir raison de tous ses adversaires. Le plus tenace Eric DUBUS allait se battre comme un beau diable pour rester dans la course pour la victoire, mais Kévin voulait cette victoire, une victoire qui lui avait échappé en 2003, lorsque dans le dernier kilomètre il avait laissé partir son camarade de club Damien ROUQUET. Ce dernier kilomètre 2004, il s’en souviendra, car c’est à ce moment qu’il a pris un ascendant sur son adversaire, un dernier kilomètre époustouflant, vent dans le dos, lancé vers la ligne d’arrivée qui s’approchait à foulées de géant sous les applaudissements des signaleurs et des spectateurs qui l’ont porté vers une première victoire sur ses terres, sur la course de son club.    

Les foulées au féminin

En 2003, Annie TROUSSARD, s’était dévoilée aux alésiens, elle portait ce jour le maillot blanc et bleu de l’ACA. Mais cette année Annie était en stage, et c’est Christine BARDELLE nouvelle venue sous les couleurs d’Alès Cévennes Athlétisme que le peloton allait avoir le plaisir de découvrir, un petit bout de femme qui sous ses airs fragiles cache un véritable tempérament de battante elle était la tête d’affiche du semi marathon international de Yaoundé couru le samedi 23 octobre dans les artères de la capitale camerounaise et elle a remporté l’épreuve, elle était la vedette annoncée de ces foulées du Grand Alès 2004 et elle s’est imposée de fort belle façon en prenant la 50^ème place au classement général dans un temps de 34’58’’. Derrière Christine, en 2^ème position, une autre alésienne à la 89^ème place au général a dévoilé son potentiel Magali MOREAU, une duathlète nîmoise qui vient d’intégrer l’ACA pour le plus grand plaisir de Marie Claude ALBALADEJO la présidente.

Les premières foulées

Depuis l’origine de l’épreuve en 1988, rien n’a changé hormis la distance de la course principale qui est passée de 15 à 10 km. Pour le reste on ne change pas une formule qui marche, c’est ainsi que chaque année avant le départ de l’épreuve reine, sont donnés 4 départs pour les catégories les plus jeunes.

Les Minimes partent pour 2,4 km, les benjamins, les poussins, les Ecoles d’Athlétisme pour 1 tour de 1,2 km, à chaque fois c’est une belle pagaille car tous veulent être sur le premier rang de la ligne de départ, tous veulent donner le meilleur pour faire plaisir, à leurs parents, à leurs entraîneurs, à leurs enseignants.

Une fois la course terminée, chacun reçoit son tee-shirt avant de se rendre au ravitaillement et comme les grands ils attendent sagement la remise des prix et le tirage au sort spécial courses enfants.